Une « crise d’une ampleur rare » : la grande distribution invite les consommateurs à acheter des choux-fleurs français

choux-fleurs

Une alerte circule dans les rayons, portée par cinq grands distributeurs. Dans un communiqué commun, ils invitent les clients à privilégier des achats français. L’objectif est d’écouler plus vite les choux-fleurs, alors que l’offre déborde. Le mouvement s’appuie sur un constat, décrit comme une crise « d’une ampleur rare ». Derrière l’appel, il y a le revenu des producteurs et l’équilibre du marché.

Les choux-fleurs français au centre d’un appel commun des enseignes

Cinq groupes, Auchan, Casino, Carrefour, Coopérative U et Intermarché, ont publié un texte commun vendredi. Le document a été relayé par l’Agence France-Presse. Les enseignes demandent aux consommateurs de modifier, dès maintenant, leurs habitudes d’achat. Elles les invitent à choisir l’origine française, afin de soutenir la filière.

Selon ces distributeurs, la situation s’est tendue après une météo jugée exceptionnellement douce. Ce contexte a provoqué un pic de production, avec des volumes importants. Beaucoup sont arrivés en même temps sur le marché. L’offre s’est concentrée sur une courte période, au lieu de se lisser.

Les signataires estiment qu’une « part significative des volumes reste aujourd’hui invendue ». Ils y voient un risque immédiat pour les exploitations. Les produits s’accumulent, alors que la demande reste limitée en magasin. Le message vise un réflexe simple pour les choux-fleurs, au moment de passer en caisse.

Pourquoi les choux-fleurs français subissent une pression sur les prix

L’excès d’offre ne se limite pas aux frontières françaises, selon le même communiqué. Les distributeurs évoquent une surproduction à l’échelle européenne. Dans ce contexte, le prix du chou-fleur recule. Cette baisse, indiquent-ils, « fragilise le revenu des producteurs » et complique la sortie de crise.

Les enseignes insistent sur le rôle des consommateurs dans ce moment délicat. Elles estiment que la « sortie de crise » dépend en partie des achats des ménages. L’appel vise donc à privilégier les choux-fleurs français, sans attendre une décision administrative. Le geste est présenté comme un soutien direct aux producteurs.

Cette communication intervient alors que les distributeurs veulent montrer leur capacité d’action. Ils mettent en avant leur influence sur la demande, via la mise en rayon. Ils cherchent aussi à donner un signal public sur l’origine. L’objectif est d’accélérer l’écoulement des volumes, tout en limitant la pression sur les prix.

Sensibilisation en magasin et rappel du poids français

Les groupes annoncent une intensification des opérations de sensibilisation pendant le week-end. Certaines actions ont déjà commencé, selon leur texte. Il s’agit d’informations en magasin, mais aussi de mises en avant des choux-fleurs sur les étals. L’idée est de rendre le choix plus visible au moment de l’achat.

Ce type de mobilisation reste lié à une fenêtre courte, marquée par l’arrivée simultanée des récoltes. Les distributeurs espèrent une réponse rapide des clients. Si la demande suit, le marché peut se rééquilibrer. Si elle reste stable, la filière restera exposée à des prix bas.

La France occupe une place centrale sur ce segment, rappelle le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes. Selon le CTIFL, elle est le premier producteur et exportateur européen. Près de 110 000 tonnes de ce légume sont exportées chaque année. Ces repères donnent un relief particulier à l’alerte lancée.

Une mobilisation attendue pour stabiliser la filière au plus vite

Les prochains jours diront si l’appel est entendu, surtout pendant les achats du week-end. Les enseignes promettent de renforcer l’information en magasin. Elles disent vouloir agir vite. Les producteurs attendent, eux, un effet concret sur les ventes. En misant sur les choux-fleurs, la grande distribution cherche à amortir un choc d’offre. L’issue dépendra aussi du contexte européen et du retour des consommateurs.

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