Une jeune Ivoirienne de 18 ans en contrat d’apprentissage visée par une OQTF : « J’ai confiance en mon avocate »

OQTF

À Avignon, l’association Rosmerta s’est mobilisée autour de Fatou*, 18 ans, apprentie. Depuis quelques semaines, une OQTF la place sous la menace d’un départ forcé. L’administration évoque une « menace pour l’ordre public ». Elle, elle poursuit sa formation, entre travail et cours. La jeune Ivoirienne dit avancer avec une idée fixe : rester dans le cadre légal. Elle redoute un nouvel imbroglio administratif.

Les premières semaines sous le coup de l’OQTF

Fatou* dit avoir reçu une injonction récente, qui a tout bousculé, affirme ledauphine.com. Cette OQTF reçue il y a quelques semaines a mis son dossier sous pression. Elle dit ne pas comprendre l’étiquette de « menace ». Dans la maison de Rosmerta, à Avignon, la situation devient un sujet collectif.

Son quotidien se partage entre une entreprise vauclusienne et un cursus suivi à Marseille. Elle y va une semaine par mois, selon l’association. L’inquiétude monte, car son employeur ignore encore la décision. « J’ai peur de la réaction de mon patron », confie-t-elle. Son sourire reste là, mais son regard hésite.

Elle vise des examens en janvier, nécessaires pour valider la formation. Un CDI pourrait suivre « d’ici les prochains mois », selon ses mots. Le calendrier scolaire se heurte au calendrier administratif. Elle craint surtout un blocage soudain. Pour elle, travailler n’est pas un détail, mais une condition de stabilité.

Référé et OQTF au cœur de la riposte juridique

Les bénévoles décrivent l’écart entre sigle et réalité. « Derrière ces quatre lettres… il y a des situations dramatiques », disent-ils. Ils contestent l’amalgame avec la délinquance. Dans ce dossier, ils parlent d’une salariée en alternance, sans délit évoqué. Son récit, lui, remonte à la Côte d’Ivoire.

Fatou* résume sa position en une phrase : « Je suis une battante, pas une menace ». Elle répète vouloir « juste travailler », tout en s’en remettant au droit. Elle dit avoir fui un mariage forcé, puis des violences, jusqu’à quitter le pays. Sa tante aurait organisé le départ vers la France.

Un « référé de mesure utile » a été déposé par l’avocate de l’association. L’objectif est de suspendre l’OQTF et d’obtenir un récépissé à la préfecture. Jenny Prager, de la commission juridique, estime que cela permettrait « d’aller au bout de son contrat ». La procédure prendrait un à deux mois.

Ce que la préfecture explique et ce qui peut suivre

Contactée, la préfecture de Vaucluse rappelle son cadre d’action. Elle dit que les OQTF sont prises si les conditions du titre de séjour, définies par la loi, manquent. Elles le sont aussi si l’ordre public est jugé menacé. Ce rappel nourrit la tension, car le motif reste contesté.

Interrogé, le préfet Thierry Suquet a évoqué la piste des métiers en tension. Il a indiqué qu’une régularisation peut être envisagée. « S’il y a une impossibilité à vous reconduire », a-t-il ajouté, « on peut regarder au titre du travail ». Le propos ouvre une lecture plus pragmatique.

Rosmerta souligne la fragilité des parcours d’exil. Fatou* dit avoir traversé le Mali, l’Algérie, la Tunisie et l’Italie avant Paris. Elle évoque des hébergements précaires, parfois la rue. En 2025, la préfecture indique 1 565 mesures liées au séjour. La suite dépendra d’une décision administrative et judiciaire.

Ce que les prochaines semaines peuvent encore trancher

Le référé doit dire si Fatou* peut continuer à travailler le temps de la procédure. L’enjeu est immédiat, car ses examens arrivent en janvier. Son dossier rappelle que chaque OQTF porte des effets concrets, parfois rapides. Entre l’emploi, la formation et la loi, les décisions à venir devront préciser un cap. Elle dit garder confiance en son avocate. L’association attend une réponse claire.

* Fatou : prénom modifié

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