Pendant que plusieurs capitales européennes durcissent le ton, l’Espagne défend une voie moins restrictive. Dans ce débat, les critiques de Donald Trump sur l’Europe et les mises en garde de son administration pèsent. Madrid met en avant l’apport des travailleurs étrangers et la nécessité d’intégrer, plutôt que de fermer. Cette différence ravive les discussions sur la migration, à la fois politique, économique et sociale.
L’Espagne revendique une approche de migration assumée
Depuis des années, selon fr.news.yahoo.com, l’Espagne accueille des millions de personnes d’Amérique latine et d’Afrique. Le premier ministre Pedro Sanchez souligne l’apport des immigrés en situation régulière. Il oppose souvent un pays « ouvert et prospère » à un pays « fermé et pauvre ». Ce cadrage place l’intégration au centre de la politique de migration.
Le pari se veut aussi économique. L’Espagne a enregistré, pour la deuxième année de suite, la croissance la plus rapide de l’Union européenne. Le gouvernement relie ce résultat à l’arrivée de nouveaux travailleurs, qui renouvellent une population active vieillissante. Ce point reste au cœur du débat public.
Cette ligne n’avance pas sans heurts. Le gouvernement a vu certaines propositions pro-immigration bloquées. L’an dernier, il a modifié la loi pour faciliter des permis de séjour et de travail. La réforme vise des centaines de milliers de personnes en situation irrégulière.
La pression politique autour de la migration s’intensifie
Dans une partie de l’Europe, les dirigeants centristes font face à la montée de l’extrême droite anti-immigration. Cette poussée intervient malgré une baisse marquée des passages illégaux aux frontières de l’UE, ces deux dernières années. Les avertissements de l’administration Trump, évoquant un « effacement civilisationnel », pèsent sur le débat sur la migration.
En France, Emmanuel Macron dit désormais vouloir traiter le « problème migratoire ». Après de nouvelles restrictions, il a parlé d’un « bouclier » contre l’immigration clandestine. Il a aussi mis en avant une intégration jugée plus efficace des travailleurs migrants. Le ton change nettement.
À Madrid, la ministre des Migrations, Elma Saiz, a défendu un besoin de 300 000 travailleurs étrangers par an. Elle cite la pérennité des retraites, de la santé et de l’assurance chômage. Des critiques dénoncent pourtant des lacunes, et des effets négatifs pour certains migrants.
Contrôle des routes maritimes et calculs démographiques
L’Espagne agit aussi sur les routes d’entrée. Avec l’UE, elle finance des gouvernements africains pour freiner les départs. La plupart des arrivants entrent légalement par avion. Les débarquements en bateau font pourtant les titres, et nourrissent les polémiques.
L’an dernier, la hausse des traversées vers les îles Canaries a conduit à une initiative diplomatique. Pedro Sanchez s’est rendu en Mauritanie avec Ursula von der Leyen. La Commission européenne a promis 210 millions d’euros, soit environ 339 millions de dollars canadiens. L’objectif annoncé est de contenir l’immigration, et de mieux gérer la migration d’asile.
Cette année, les arrivées aux Canaries ont reculé de 60 %. Même des opposants attribuent la baisse au renforcement des contrôles. Les principaux pays d’origine sont le Maroc, la Colombie et le Venezuela. À long terme, la Banque d’Espagne évoque un besoin d’environ 24 millions d’immigrants actifs, sur trente ans.
Des choix à venir entre fermeté, travail et intégration durable
Les prochains mois diront si Madrid parvient à maintenir sa ligne face aux blocages internes et aux pressions européennes. Les partis d’opposition promettent d’en faire un thème central, et les images de débarquements continueront d’alimenter la controverse. Pour l’exécutif, l’enjeu reste aussi budgétaire, avec retraites et services publics. Au fil des discussions, la migration s’impose comme un test de cohérence pour l’Union.






