À Paris, la place de l’Étoile s’est retrouvée maculée d’orange, alors que les voitures circulaient. Le contraste a frappé, tant la teinte ressortait encore au milieu du trafic dense. Les images ont montré un carrefour emblématique transformé, sans arrêt net de la circulation. L’épisode s’est imposé comme un signal public, au cœur de la ville, sous le regard des passants.
Action en pleine circulation sur la place de l’Étoile
Vers 11 h 15, à la place de l’Étoile, selon larep.fr, des militants ont investi le rond-point, selon l’AFP. Greenpeace revendique l’opération, menée avec Action justice climat et Action non-violente COP21. Les participants se sont positionnés près de l’Arc de triomphe, en haut des Champs-Élysées, et ont agi vite.
Ils ont aspergé le sol d’une peinture orange foncé. Les militants ont parlé de « pigments naturels », en assurant qu’elle n’était « pas nocive ». Ils ont affirmé qu’elle « s’efface à l’eau ». La couleur a recouvert les pavés, pendant que les voitures continuaient à tourner.
Des banderoles ont été déployées près du carrefour, dont une indiquant « 10 ans de sabotage climatique ». À l’arrivée de la police, les groupes se sont dispersés. La circulation a continué sur le rond-point. La couleur est restée visible sur le sol, quelques instants.
Dénonciation climatique autour de la place de l’Étoile
Les organisations veulent dénoncer des avancées modestes, dix ans après l’accord de Paris. Adopté à la COP21 le 12 décembre 2015, il fixe un cap « bien en deçà de 2 °C ». Il invite à poursuivre les efforts pour viser 1,5 °C. À la place de l’Étoile, elles misent sur un choc visuel.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a dit que l’objectif de 1,5 °C ne tiendrait pas à court terme. Les militants relient cette alerte à un manque de décisions. Ils visent une réponse politique, au-delà de l’émotion.
Jason Temaui Man, militant polynésien, a expliqué à l’AFP vouloir « faire des choses spectaculaires ». Il a dit chercher à attirer l’attention des journalistes, du public et de l’État. Il a jugé « navrant » d’en arriver là. Pour lui, la résistance citoyenne passe par des moyens innovants.
Dix ans après l’accord de Paris, suites possibles
La dernière COP, tenue au Brésil en novembre, s’est conclue sur des engagements modestes. Les conclusions n’ont pas cité les énergies fossiles, selon le récit. Ce point nourrit les critiques d’ONG, qui dénoncent un décalage avec l’urgence. L’action parisienne s’inscrit dans ce contexte, sans blocage durable annoncé.
Sur le terrain, l’enjeu immédiat reste la remise en état. Les militants affirment que la peinture s’efface à l’eau, mais la ville peut le vérifier. Les autorités peuvent aussi examiner les conditions de l’intervention, en pleine circulation. Elles pourraient entendre des organisateurs, ou privilégier un rappel à l’ordre.
Le ministère de la transition écologique prévoit de commémorer l’anniversaire par des tables rondes. Le ministre des affaires étrangères Jean-Noël Barrot doit y participer. Laurent Fabius, ancien président de la COP21, est aussi annoncé. Dans l’immédiat, la place de l’Étoile reste associée à cette action, le temps des réactions.
Ce que les prochains jours peuvent clarifier ici
Les suites dépendront des constats sur place et de la réponse des autorités. Les organisations attendent des annonces plus fermes sur les trajectoires climatiques. L’État, lui, doit décider de la suite donnée à l’action et à ses auteurs. Dans le même temps, les commémorations officielles approchent. Pour les militants, la place de l’Étoile aura servi de rappel, au moins le temps d’une journée.






