Le gouvernement envoie cette semaine 4.000 CV tests concernant des offres d’emplois afin de mesurer les discriminations au nom, à l’âge ou à l’adresse postale

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Cette semaine, l’État lance une opération de testing pour évaluer des discriminations dans les recrutements. Quatre mille CV fictifs répondent à de vraies offres, avec des variantes de nom, d’âge et d’adresse. Le gouvernement veut mesurer, secteur par secteur, l’écart de réponses selon les profils présentés. L’initiative doit aussi éclairer les sanctions possibles, si les résultats confirment des pratiques inéquitables.

CV tests pour mesurer les discriminations

Lundi, selon bfmtv.com, la ministre Aurore Bergé a annoncé l’envoi de 4 000 CV tests sur franceinfo. Ces candidatures répondent à des offres, pour observer les réponses des employeurs. Les compétences restent identiques, seules les informations d’état civil changent. L’objectif est de comparer les réponses sur plusieurs offres.

Vingt secteurs d’activité sont ciblés, pour comparer des métiers exposés à des recrutements différents. Le sexe, les noms et prénoms, ainsi que l’adresse, changent d’un CV à l’autre. En croisant ces variables, l’équipe cherche à quantifier les discriminations à l’embauche. Les retours sont comparés à volume égal.

Aurore Bergé parle d’« envoi de 4 000 CV tests », pour « savoir concrètement » les écarts. Selon elle, la mesure doit dire « ce que l’on doit combattre » et comment agir ensuite. Les premiers retours devraient montrer si certains secteurs réagissent mieux que d’autres.

Les discriminations au travail selon les données disponibles

La ministre rappelle qu’un Français sur trois a subi une discrimination liée au travail ces cinq dernières années. L’épisode peut survenir à l’embauche ou pendant la carrière. Elle cite l’âge, le handicap, l’origine, le nom et l’adresse. Ces repères alimentent le débat sur les discriminations au travail.

La Défenseure des droits a insisté sur l’ampleur du ressenti des salariés. L’étude, menée avec l’Observatoire international du travail, porte sur l’embauche et la progression. Selon ces travaux, 43 % jugent la recherche d’emploi souvent défavorable, et 52 % parfois. Ce signal nourrit une attente de preuves.

Le testing met en miroir des candidatures similaires, et mesure la réaction des recruteurs. Les résultats peuvent révéler des écarts, sans expliquer à eux seuls leurs causes. Ils donnent une base chiffrée pour cibler des contrôles, ou renforcer la prévention. La publication devra protéger les entreprises de conclusions hâtives.

Sanctions possibles et index inspiré de l’égalité professionnelle

En mai, Aurore Bergé expliquait à l’AFP que le dispositif pouvait préparer une évolution de la loi. Elle évoquait la sanction à l’encontre des entreprises, si les résultats l’exigent. L’idée consiste à appuyer la décision sur des données. Le gouvernement garde cette option ouverte.

La ministre a parlé de mécanismes comparables à l’index sur l’égalité femmes-hommes. Un tel outil rendrait visibles les écarts, et pousserait les employeurs à corriger leurs pratiques. Il servirait à suivre les discriminations dans la durée, au-delà d’une seule campagne. Reste à définir les indicateurs.

Les CV tests devraient produire des taux de réponse, puis des comparaisons par secteur. Si des écarts nets apparaissent, l’exécutif devra choisir entre contrôle, pédagogie et sanction. Les acteurs économiques attendent une règle lisible, et un calendrier connu. La suite dépendra des résultats. Une restitution transparente aidera à éviter les polémiques.

Des résultats attendus pour guider les prochaines décisions

Le gouvernement attend désormais les premiers enseignements de cette semaine de testing et leur consolidation. Une présentation publique pourrait suivre, avec des méthodes explicitées pour éviter les raccourcis. Si les discriminations se confirment, les discussions sur les sanctions et les outils de suivi reviendront vite. D’ici là, le débat porte sur une exigence simple, garantir une chance égale face à l’emploi.

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