Le conseil de prud’hommes a tranché en faveur de deux visages historiques du jeu. Bertrand Renard et Arielle Boulin-Prat contestent leur éviction, actée mi-2022. Après des décennies de CDD, ils obtiennent la requalification de leurs contrats. La décision vise France Télévisions et retient aussi une discrimination liée à l’âge. Les montants accordés atteignent plusieurs centaines de milliers d’euros, selon le jugement.
France Télévisions condamnée après une longue procédure sociale
Bertrand Renard, aux chiffres depuis 47 ans, et Arielle Boulin-Prat, sous CDD depuis 35 ans, ont saisi les prud’hommes, affirme humanite.fr. Ils demandaient déjà formellement la requalification de leurs CDD d’usage en CDI. Ils contestaient aussi la rupture, qu’ils jugeaient abusive. L’affaire a été examinée au conseil de prud’hommes de Paris.
Le jugement du 27 novembre a été révélé par Le Parisien. L’AFP l’a consulté. Le conseil, appuyé par un magistrat professionnel, a donné gain de cause. Il requalifie les contrats en CDI depuis mars 1975 pour Renard. Il fixe février 1986 pour Boulin-Prat, dans le dossier France Télévisions.
Le conseil qualifie leurs postes de « pérennes ». Il juge fragile l’argument d’un besoin temporaire. Les deux anciens animateurs ont été évincés lors d’une refonte du programme. Le jeu, longtemps quotidien, est passé le week-end sur France 3 dès la rentrée 2022.
France Télévisions et la question de l’âge au travail
Le conseil retient que « la discrimination fondée sur l’âge est caractérisée ». Il juge que le départ des deux salariés a été organisé. Dans le même temps, des salariés plus jeunes auraient été maintenus, selon le jugement. La rupture est aussi qualifiée de « brutale et vexatoire ».
Renard obtient 230 000 euros, Boulin-Prat 220 000. Les indemnités incluent 136 000 et 129 000 euros de licenciement conventionnel. S’ajoutent 35 000 et 32 000 euros pour « licenciement nul ». Dix mille euros sont accordés à chacun pour la rupture, dans l’affaire France Télévisions.
L’avocate, Me Juliette Mascart, évoque un possible appel. Elle dit « prendre le temps de la réflexion » afin d’obtenir encore une meilleure indemnisation sur certains points précis. À l’audience, elle contestait l’idée d’un programme « temporaire ». Elle rappelait sa longévité, héritée de l’ORTF.
Un conflit sur les contrats et l’avenir du programme
L’entreprise invoquait l’usage des CDD dans l’audiovisuel. Elle expliquait que la reconduction d’une émission se réexamine chaque année. Le groupe souligne la reconduction de l’émission dans la grille. France Télévisions n’a pas souhaité commenter vendredi, selon la dépêche. Cette lecture s’appuie sur la grille, réinterrogée chaque année, selon elle.
Les anciens animateurs dénonçaient un départ « contraint et forcé » dès 2022. Ils évoquaient une baisse de salaire de 60 % demandée par la direction. Leurs soutiens se sont mobilisés parmi les téléspectateurs. Ils ont été remplacés par Stéphane Crosnier, ancien candidat, et Blandine Maire, professeure des écoles.
Le programme a été supprimé à la rentrée 2024. Laurent Romejko animait le jeu depuis 1992. Après leur éviction, Renard, 70 ans, a lancé un blog culturel. Boulin-Prat, 72 ans, est bénévole dans des associations. La décision pourrait inspirer d’autres litiges similaires.
Ce que la décision peut encore changer à l’avenir
La possibilité d’un appel demeure, même si rien n’est annoncé. Le dossier relance le débat sur l’usage des CDD d’usage. Il pose aussi la question des départs imposés dans les grilles. Pour France Télévisions, le jugement crée un précédent sensible, au-delà du seul jeu. Dans les prochains mois, à court terme, la suite dépendra des recours, et peut-être d’accords internes.






